CRITIQUE – On s’est infligé Plan coeur pour vous (et on n’aurait pas dû)

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Parce qu’on vous aime, on a tenu à jeter un coup d’oeil à la nouvelle série française de chez Netflix en se disant qu’on allait être charmées. Mais la guimauve ne réside que dans le titre de cette création qu’on vous incite fortement à éviter.

Une série romantique française avec un casting canon produite par Netflix ? L’annonce nous a d’emblée semblé très alléchante. Parce que 2018 aura signé la renaissance de la romcom comme on les aime grâce à la plateforme de streaming. Le premier teaser de Plan coeur, publié fin octobre, nous avait séduite avec sa mise en scène rappelant forcément Love Actually et sa déclaration d’amour jamais égalée sous la neige, avec des pancartes. Enfin, elle nous avait séduite pendant 30 secondes jusqu’à ce qu’arrive Sabrina Ouazani, toute fière de présenter « la bite » qu’elle avait dessinée.

Un pitch simple et vulgaire

Ne vous méprenez pas. On adore Sabrina Ouazani. C’est plutôt le rendu de la série qui nous a inquiétées. Nos craintes se sont transformées en certitudes au visionnage de Plan coeur. Ce n’est pas bon, pas bon du tout. Ce n’est pas qu’on souhaite entrer en guéguerre avec les médias qui l’ont encensée et qualifiée de « guimauve », mais cette série n’a rien de fleur bleue. Le pitch lui-même est simple et vulgaire. Elsa (Zita Hantrot), la petite trentaine déprimée qui n’arrive pas à oublier son ex, retrouve l’amour dans les bras de Jules (Marc Ruchmann qu’on avait adoré dans Loue-moi). Sauf que Jules est un escort, appelée en toute finesse « un pute » pendant chacun des huit épisodes, payée par les copines de la demoiselle.

L’ensemble prend une autre dimension lors de l’épisode 6… sur 8 !

Le pilote ne coche aucune des cases qu’est censé remplir le premier épisode d’une série. Il n’accroche pas, ne fait pas rire et n’installe pas l’intrigue. Le tout se fait poussif, se veut drôle et faussement provocateur pour au final plonger dans la vulgarité. Alors on a persisté, à raison de 25 minutes par épisode, en se disant que tout ce beau monde allait finir par se réveiller. Le changement s’opère dès l’épisode 6 (sur 8…). La tension dramatique prend le dessus et nos acteurs, excellents d’habitude, retrouvent un peu de leurs couleurs jusque-là un peu pâlottes. On fond pour Syrus Shahidi (Antoine) qui seul semble nager la tête hors de l’eau.

Le tout finit BIEN SÛR sur un cliffangher qui sent bon l’appel du pied à Netflix – « eh, t’as vu ? Il faut qu’on offre une suite à tes abonnés ». On vous le dit : si suite il y a, ce sera sans nous. De Guimauve à Guimauve, on n’aime pas franchement être pris pour des buses et nous vendre Plan coeur pour une comédie romantique à la Notting Hill, c’est comme nous vendre Die Hard pour un film de Noël. Notre esprit de sacrifice a des limites.

Exceptionnellement, nous ne mettons pas de note… C’est dire !

Plan coeur
disponible sur Netflix depuis le 7 décembre

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J'avais vu Dirty Dancing avant même de savoir marcher et les téléfilms du début d'après-midi de M6 n'ont aucun secret pour moi. La plus belle des preuves d'amour ? Le "si tu sautes, moi je saute pas vrai" de Rose et Jack alors que le Titanic est en train de couler.

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