Grand favori des nominations aux Oscars, La Forme de l’eau est sans conteste l’un des films évènements de ce début d’année. Le nouveau Guillermo Del Toro mérite t’il tant de bruits ? Est-il vraiment à la hauteur ?
Oui… mille fois oui.
De quoi parle le film ? Elisa est muette depuis son plus jeune âge. Son handicap ne l’empêche pas de mener une jolie petite vie assez routinière. Tous les soirs, elle se rend à son travail dans un laboratoire de l’armée où elle est femme de ménage. Un jour, sa vie est chamboulée lorsque l’armée amène une créature amphibienne dans les locaux. La jeune femme se prend rapidement d’affection pour ce monstre aux grands yeux. Après tout, il est peut-être le seul qui puisse la comprendre.
Tout naturellement, La Forme de l’eau est un film à l’image de Guillermo Del Toro. Original, fantastique et un immense hommage à un univers visuel et cinématographique. C’est une œuvre comme on en voit rarement sur grand écran. Qui d’autre pourrait signer une romance entre un homme-poisson et une muette ? Il assume amplement cette histoire hors du commun pour délivrer un somptueux conte poétique.
La Belle et la Bête
Derrière le côté « marin » du film, il est impossible de ne pas voir un petit peu de la Belle et la Bête dans cette histoire. Elisa est aussi incomprise que l’était Belle, quand à l’amphibien les gens ne voient que son apparence et en oublie l’être vivant derrière ses nageoires. Tous les deux prennent leur temps pour s’amadouer. Ils développent petit à petit leur propre langage amical puis amoureux.
La Forme de l’eau est une très belle ode à l’amour sous toutes ses formes. Certains moments sont assez étranges dans le genre et Del Toro prend quelques petites facilitées en créant une histoire très manichéenne (mention spéciale à Michael Shannon, absolument crédible dans le rôle du méchant). C’est ce qui fait tout son charme. Le réalisateur offre un conte familier et en même temps d’une originalité somptueuse. Certes, on peut être dubitatif devant certaines scènes et même surpris mais on se prend une sacrée claque.