Écrit par la talentueuse Daisy Goodwin, Victoria plonge de façon romanesque dans le destin de l’une des plus célèbres reines de Grande-Bretagne, autant aimée que critiquée. Sous la plume de Goodwin, on y découvre ses débuts et le lourd poids de la couronne.
De quoi parle « Victoria » ? Victoria sait depuis toujours quel sera son destin. Elle sait pertinemment qu’elle n’est pas une fille comme les autres et qu’elle sera amenée très bientôt à monter sur le trône de Grande-Bretagne. Elle ne s’attendait pas à ce que ça arrive aussi vite. Lorsqu’elle est couronnée Reine, la jeune femme est encore une novice et ignore tout ce que son nouveau rôle implique. Grâce aux conseils et au soutien de son Premier ministre, Lord Melbourne, elle apprend à petit à petit et découvre rapidement le lourd prix à payer lorsque l’on porte la Couronne d’Angleterre.
Pourquoi on adore ? Car oui, on adoooore totalement le roman de Daisy Goodwin. Même si, on a eu un peu de mal à identifier chaque personnage, on s’est rapidement habitué à toute la petite cour d’Angleterre. Autant dire que lorsqu’on a passé les portes de Buckingham Palace, on arrive plus à en sortir. Impossible de lâcher le livre tant l’écriture de Goodwin est parfaite. L’auteure arrive à dépeindre toute cette histoire de façon simple (pour des novices en matière d’histoire britannique) tout en s’attaquant à des sujets plus que complexes (le pouvoir, la Chambre, les Lords, le vote des lois…etc).
Drames à la Cour
On plonge très rapidement dans le destin incroyable de cette Reine dont on connait le tempérament plus que trempé. Plus que le personnage public, Goodwin dresse surtout le portrait de la femme derrière la Couronne. Une femme jetée dans l’arène du pouvoir et dont on ne peut qu’admirer sa bravoure. Les premières pages nous dévoilent une jeune fille qui comprend très rapidement quel sera son avenir mais ignore totalement le prix qu’elle va devoir payer. Même si elle baigne dans la royauté depuis toujours, elle est loin de s’imaginer ce que va devenir sa vie.
Au fil des pages, on découvre, tout comme elle, l’enfer du statut de Reine. Vivre dans un palais n’est pas de tout repos et Victoria va l’apprendre à ses dépens. Goodwin s’amuse aussi à nous faire découvrir sa relation plus qu’ambiguë avec son Premier ministre (oui, on shippe totalement le couple qu’on a failli surnommer Vicbourne ou Meloria), ses tensions avec sa mère et sa solitude alors qu’elle est dans un immense palais et entourée de monde.
Un roman fascinant
Certes on est triste pour elle, mais ses (mes)aventures n’en sont que plus fascinantes. On se demande d’ailleurs ce qui est vrai derrière tout cela. En effet, l’auteure s’est appuyée sur des lettres et sur les journaux intimes de la Reine. Cela rend le roman encore plus intéressant car on dévore alors un livre étant à la fois factuel et humain. Il permet de nous dévoiler à la fois les arcanes du pouvoir tout en jouant sur un côté plus intime. Même si on sait qu’une bonne partie de l’histoire est romancée, c’est justement là tout son charme.
Ce Victoria s’impose comme le digne héritier littéraire d’un The Crown et d’un Downton Abbey dont il est également un savoureux mélange.