Sophie en 1916 et Liv en 2006 : deux héroïnes liées par un même tableau qui les marquera à jamais. Ce roman très bien documenté est signé Jojo Moyes, auteure du très émouvant « Avant toi ».
Ouvrir un livre de Jojo Moyes, c’est l’assurance de passer un excellent moment. Si vous n’avez encore rien lu de l’auteure d’Avant toi, adapté au cinéma l’an dernier avec Sam Claflin et Emilia Clarke, il est encore temps de se plonger dans l’un des romans toujours très bien écrits de la Britannique. Et ça tombe bien, car elle vient de sortir Les Yeux de Sophie (éditions Milady). Un livre mêlant amour, art et Histoire (celle avec un grand H) qui aura toute sa place sous le sapin de Noël.
On y suit le parcours de Sophie, jeune Française originaire de la Somme qui vit en zone occupée pendant la Première Guerre mondiale. Seule avec sa soeur et les enfants de cette dernière, elle tient l’un des derniers bistrots de la ville de Sainte-Péronne. Et attend, pleine d’espoir, le retour de son époux. Le souvenir d’Edouard, peintre de son état, lui revient à chaque fois qu’elle lève les yeux vers le tableau qu’il a fait d’elle.
Un roman qui questionne le lecteur
Un tableau qui devient le fil conducteur de cet épais (mais ô combien palpitant) roman de plus de 650 pages. Près d’un siècle plus tard, l’oeuvre se retrouve dans les mains de Liv, une jeune veuve. Elle tient là le cadeau le plus précieux que lui ai fait par son défunt époux. Alors quand des investisseurs cherchent à lui reprendre, elle débute des recherches sur la peinture. Et va en découvrir son passé trouble.
Jojo Moyes parvient à mêler les époques sans jamais se perdre et restitue avec précision les détails de la vie sous l’occupation allemande. Derrière l’Histoire, se développent les histoires personnelles de nos héroïnes, nous faisant nous interroger sur leurs actions. Qu’aurions-nous fait pour pouvoir revoir l’homme que nous aimions en pleine guerre ? Jusqu’où serions-nous allés pour sauver notre bien le plus précieux ? Les Yeux de Sophie se posent également sur nous, lecteurs. Et ne nous laissent pas totalement indemnes.